Les patrons ont la classe !

Recruter des collaborateurs, séduire de nouveaux clients, ça vous intéresse ? Interview de Thierry Bordenave, un agitateur d’idée qui a toujours un coup d’avance.

La crise des vocations ne touche pas vos salons. Comment expliquez-vous cela ?

Il ne faut pas se voiler la réalité. Nous avons aujourd’hui des problèmes de recrutement dans la profession. La seule façon d’y remédier, c’est de faire en sorte que les salariés soient mieux au travail. Pour cela, j’ai tout essayé : diminuer le temps de travail, donner les samedis… Cela n’a pas été concluant. J’ai alors décidé de m’inspirer de ce que font les grosses sociétés, notamment dans les nouvelles technologies, qui ont les mêmes problématiques de recrutement. En fin de compte, que font-elles ? Elles créent des lieux qui ne sont pas focalisés sur le travail, mais axés sur ce qu’on pourrait définir comme « une expérience de vie », ou un « vécu partagé ».

Qu’est-ce que cela change ?

Si le salon n’est envisagé que comme un lieu de travail, il est normal de passer la journée avec un œil sur l’horloge, pour faire ses heures et partir le plus vite possible. Mon idée, c’est de proposer une vision différente du temps passé au salon, au salarié comme au client.
Si vous ne proposez que de la coupe de cheveux ou de barbe, les clients ne viendront que pour cela. Mais si votre salon est un lieu où l’on peut déguster des vins avec un sommelier, assister à un concert … Ou simplement se détendre quelques minutes ce n’est plus la même chose. Ce dernier exemple n’est pas anecdotique, surtout pour les salariés. En Europe, on considère que faire la sieste, c’est être paresseux. Alors qu’au Japon, cela indique que l’on a tout donné à son travail, et que l’on a besoin de se régénérer pour redevenir performant : c’est un moment que l’on prend pour soi, pour pouvoir à nouveau offrir quelque chose aux autres.

Comment est-ce que cela se concrétise ?

Déjà par le fait d’avoir une bonne machine à café ! Mais cela va plus loin que cela. Dans mes salons, nous avons travaillé la personnalisation à tous les niveaux : visuel, d’abord, avec un mobilier confortable et inattendu ; olfactif, puisque nous diffusons nos propres parfums d’ambiance ; auditif enfin, puisque nous jouons nos propres playlists, renouvelées toutes les semaines. Rentrer dans un salon doit être une expérience fondamentalement différente pour tous. Et vous remarquerez que je n’ai même pas parlé de coupe de cheveux !

Quels conseils donnez-vous aux salons intéressés par votre démarche ?

Il faut créer le changement que l’on veut voir. Il faut commencer par se singulariser, ce qui va permettre d’attirer des salariés séduits par cette démarche. Les clients vont naturellement suivre. Bien sûr, un virage aussi radical implique un pari conséquent sur l’avenir. Je dis souvent aux professionnels : « Si vous êtes en fin de bail, réfléchissez, cela peut-être une opportunité pour vous renouveler ! » Très franchement, après 18 mois de COVID, nous avons tous envie de vivre quelque chose de différent, de plus intense. Il y a 6 ans, après avoir eu un AVC, je me suis promis de profiter de chaque jour et de prendre du plaisir. Pas de me tuer au boulot. C’est pourquoi je réponds à vos questions depuis mon lieu de travail. Mais assis dans un canapé confortable, avec un bon café à la main.

Pour retrouver son univers : https://leshommesontlaclasse.fr/

 

 

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